Boucliers
Le bouclier est la principale, voir la seule pièce défensive du guerrier gaulois. Il est porté par la quasi-totalité des combattants, et rare sont ceux qui peuvent se permettre une pièce d’armure corporelle. De cette pièce d’équipement extrêmement importante, on ne retrouve généralement que les parties métalliques. Cependant certains exemplaires ont été retrouvés en excellent état (bouclier de La Tène, boucliers germaniques de Hjortspring, etc.).
Il s’agit d’un plateau de bois fait d’une ou plusieurs planches collées sur chant. Ce plateau est généralement plus fin sur les bords qu’en son centre, celui-ci pouvant faire plus d’un centimètre d’épaisseur, tandis que les bords mesurent généralement 4 à 8mm. Il est ovoïde et peut être plus ou moins allongé, ses dimensions étant comprises la plupart du temps entre 1m et 1m20 de hauteur pour 45 à 60cm de largeur. Le plateau était probablement recouvert de peau ou de tissus, afin d’éviter l’éclatement du bois ou pour éviter qu’une flèche ne le perfore trop facilement, puis peint (on peut l’observer sur l’iconographie et au travers de certains textes). Sur les bords supérieurs et/ou inférieurs, on trouve parfois des orles, simples renforts en fer, qui servent également à éviter l’écartement des fibres du bois.
En son centre, il est tenu par un manipule de bois, parfois recouvert d’un couvre-manipule en acier.
Protégeant la main sur l’avers, le umbo, coque en fer, vient se fixer par dessus le manipule. On trouve, lors de la fin de l’indépendance, des umbones circulaires, et d’autres plus traditionnels couvrant la spina, arête de bois se fixant sur l’avers du plateau.
Le bouclier pèse environ 2 à 5kg selon les modèles.
D’autres matériaux ont pu être utilisées ponctuellement (De Bello Gallico, Jules César), notamment en remplaçant les planches de bois par un tressage en vannerie. On recouvrait alors ce tressage de peau cru. Jules César nous dit qu’ils s’agit de bouclier fabriqués dans l’urgence. Il est également possible de réaliser des boucliers en écorce.
Casques
On dénombre à ce jour quatre grands types de casques de la Tène finale en Gaule du nord selon Thierry Lejars. Trois de ces types sont faits d’acier, l’autre d’alliage cuivreux.
On note, sur les casques en acier, la présence de paragnathides, les couvres-joues, ainsi qu’une collerette qui peut faire le tour du crâne ou simplement couvrir la nuque. Les casques en alliage cuivreux sont beaucoup plus simples, composés du timbre et d’un très léger couvre-nuque. Ces casques simples sont tout à fait adaptés à une production rapide. D’autres matériaux ont pu être utilisés, tel que le cuir. Bien qu’ils ne soient pas attestés par l’archéologie (peut-être du fait de leur caractère périssable), ils ont pu équiper une partie des guerriers.
Les archéologues ont émit l’hypothèse que chaque type de casque ait été produit dans un centre de production spécifique, et que les casques en fer, en raison de la technicité de leur réalisation, n’ait été produits que dans quelques ateliers spécialisés répartis en Europe occidentale.
Armures
Le reste du corps du guerrier gaulois est assez peu protégé par des pièces d’armures. Rien sur les bras ou les mains, pas de jambières non plus. Le torse peut-être protégé de différentes manières durant la Guerre des Gaules.
La première, la plus rare puisque extrêmement coûteuse, est la cotte de maille. Invention gauloise du début du IVè siècle avant notre ère, elle est utilisée à la guerre jusqu’à la fin du Moyen-Âge, et même en 1914-1918. Ce sont tout de même plusieurs dizaines d’exemplaires qui ont été retrouvés durant l’âge du fer en contexte celtique. (Pour plus de détails sur cette protection, cf Artisanats > armure de mailles)
Les cuirasses de cuir peuvent également avoir été utilisées, bien que cela ne soit pas plus attesté par l’archéologie que les casques en cuir. Une telle protection reste assez efficace, et peu coûteuse par rapport à une cotte de mailles. Certains textes nous parlent de « cuirasses », mais ce terme peut aussi bien désigner la cotte de mailles. Néanmoins, les dernières recherches archéologiques tendent à supposer que le tannage pratiqué par les gaulois ne permettait pas d’obtenir un cuir rigide. Un cuir tanné à la cervelle devait ainsi produire un cuir assez peu approprié à son emploi en tant que cuirasse.
La plupart des guerriers combattent sans armure durant la guerre des Gaules, bien que Jules César, dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules, parle de guerriers enroulant leur sayon (le manteau de laine), autour du corps en guise de protection. D’épaisses couches de laines ainsi superposées peuvent ainsi offrir une bonne protection thoracique. En effet, un tissus épais protège assez bien du tranchant des armes adverses.