Colle et peinture

Les colles naturelles ayant pu être utilisées par les gaulois sont nombreuses, et assez simples à réaliser. On notera les colles animales, la colle de lait ou encore le brai de bouleau.

Les colles animales

Ces colles utilisent toutes les propriétés du collagène contenu dans les tissus organiques. Selon nature de ces tissus (restes de poisson, os, tendons, peau), les propriétés des colles peuvent varier légèrement. Pour en obtenir, on coupe la matière première en petits morceaux que l’on va plonger dans un bouillon d’eau. On met le tout sur le feu en évitant à tout prix l’ébullition. Cette étape permet de dissoudre le collagène dans l’eau. Après plusieurs heures, l’eau s’est grandement évaporée et le collagène dissout a été concentré. Après filtrage des morceaux restants, on obtient un liquide visqueux: la colle.

La colle de lait

Cette colle utilise les propriétés d’une protéine contenue dans le lait : la caséine. Pour en obtenir, il faut faire cailler le lait en le chauffant et en y ajoutant un peu de liquide acide tel que le vinaigre. La caséine n’est alors plus soluble dans l’eau et tombe au fond en grumeaux : le lait est caillé. Il est bien entendu possible de laisser le lait se cailler tout seul, mais cela prend plusieurs jours. Pour récupérer le caillé, le tout est filtré à travers un morceau de tissu. Pour être utilisé comme colle, ce caillé grumeleux doit être rendu onctueux. Pour cela, il suffit de rajouter en petite quantité une base telle que la chaux, qui re-solubilisera la caséine. On obtient alors une colle homogène et puissante, qui a l’avantage, une fois sèche, d’avoir une bonne résistance à l’humidité. Ce sont les températures et les quantités qui vont ici apporter les difficultés de fabrication, et un certain savoir-faire est nécessaire.

Le brai de bouleau

Le brai de bouleau est une colle utilisée depuis la préhistoire, où déjà les pointes de sagaies ou de flèches étaient fixées aux fûts de cette manière. L’écorce de bouleau est chauffée afin d’en extraire une résine noire qui va se solidifier en refroidissant. Elle pourra alors être chauffée afin d’être utilisée.

Peinture

La peinture peut-être obtenue à l’aide de différents pigments qui sont mélangés à une colle. La colle de lait s’y prête bien, mais également la colle de peau ou d’os. On peut également utiliser le jaune d’œuf, que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de tempera.
Les pigments que pouvaient utiliser les Gaulois peuvent avoir différentes origines. Les terres peuvent donner différentes teintes d’ocres (jaune, rouge), de bruns (terre de sienne) ou vertes. Mais les Celtes utilisaient également des pigments issus de végétaux. C’est le cas de la guède, célèbre pour son utilisation comme peintures de guerre chez les Celtes de Grande-Bretagne et les Pictes. Cette plante, une fois traitée, nous donne le bleu de pastel.

Par Daniel Roquet et Régis Harter pour les Trimatrici©

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