Si l’archéologie nous renseigne sur l’armement des gaulois à l’époque de la guerre des Gaules, son utilisation reste méconnue. Les domaines « à grande échelle » tels que la stratégie militaire ou l’intendance de l’armée ne peuvent être éclairés que par des études historiques et comparatives. En revanche, il est possible avec nos moyens d’étudier les techniques de combat d’un guerrier ou d’un petit groupe de guerriers sur le champ de bataille. Il s’agit ici de mieux comprendre d’une part l’utilisation de l’armement du fantassin (épée, lance, javelot et bouclier), d’autre part les formations possibles avec un tel équipement.
Nous disposons de tout un panel d’activités martiales en Europe, allant de la protohistoire jusqu’aux grandes guerres du XXè siècle. Ces disciplines sont nommées Arts Martiaux Historiques Européens (A.M.H.E.) et peuvent être redécouvertes. C’est dans la démarche des AMHE que nous travaillons depuis 2008 sur le combat celte (les Trimatrici sont affiliés à la FFAMHE). Nous essayons ainsi de comprendre comment pouvaient combattre les Gaulois au Ier siècle avant notre ère.
Les écrits antiques étant très pauvres en termes de techniques de combat, nous ne disposons malheureusement que de très peu d’éléments directs. Nous étudions les sources archéologiques, et reproduisons les objets le plus fidèlement possible (dimensions, poids, matériau). Nous pouvons également utiliser des simulateurs qui serviront lors de nos entraînements, et qui ont les mêmes caractéristiques de poids ou de taille. Nous pouvons également nous baser sur les rares iconographies nous présentant des Celtes au combat.
Pour compléter ces sources, nous utilisons également d’autres approches. L’approche comparative nous amène à nous intéresser à d’autres disciplines pour comprendre l’usage de l’armement, grâce à des disciplines mieux sourcées, qu’il s’agisse de l’épée à une main médiévale, de l’usage du bouclier, des postures de combat chez les gladiateurs, ou encore tout simplement de techniques de combat plus modernes (arts martiaux asiatiques, combat chez certaines peuplades d’Afrique…). Nous pouvons encore compléter cela avec des tests de l’équipement reconstitué (test de coupe ou de résistance d’une épée, etc.). Cela nous permet de comprendre ce qu’il est possible et n’est pas possible de faire avec l’armement gaulois.
Bien sûr, une bonne maîtrise de la biomécanique et une bonne condition physique sont nécessaires. Ainsi, nous pouvons appréhender les concepts généraux du combat (équilibre, distance, déplacement, etc.).
Nous pouvons de ce fait tester des hypothèses, qui seront validées ou non, par l’expérimentation, qui tient une grande part dans notre démarche. Il est important de garder à l’esprit que nous ne saurons jamais avec certitude quelles étaient les techniques de combat des Gaulois.
Nous bénéficions de différentes approches grâce à l’apport de nos membres : archéologues, combattants professionnels, etc.