Pour certains artisanats comme la forge, la réduction de minerai ou encore la fonte de bronze, il est nécessaire de ventiler le foyer au moyen de soufflets. On ignore malheureusement comment étaient exactement ces soufflets, mais plusieurs pistes sont plausibles au vu des sources archéologiques.
Le soufflet que l’on voit habituellement, triangulaire avec une articulation vers la pointe avant, semblable à celui que l’on a près des vieilles cheminées, n’apparaît que plusieurs siècles après les gaulois, durant la période médiéval. Le site de Nydam Mose (DK) nous livre cependant des restes de baguettes de bois associés à une tuyère en bois.
Ces baguettes pourraient correspondre à un type de soufflets au fonctionnement très simple : de simples sacs de cuir ouverts et fermés à la main, sans clapet, au moyen de deux baguettes venant pincer l’ouverture. On retrouve encore ce type de soufflets dans certains pays d’Afrique. D’autres hypothèses peuvent proposer des soufflets à clapet, de forme ronde notamment.
D’autre part, comment étaient-ils reliés au foyer ou au four ? Le même si de Nydam Mose (DK) nous révèle une tuyère en bois, en fort de « Y », permettant le branchement de deux soufflets pour une ventilation continue. Ces soufflets devaient être raccordés à un bloc-tuyère en argile comme les archéologues en trouve régulièrement sur les foyers de forgeron ou de bronzier.
Tuyère en bois de Nydam Mose, musée National de Copenhague Horbourg-Wihr, Les Pivoines [68] (FR), face supérieure marquée d’une croix ; Higelin à par. 2019, 23, fig. 14 Reconstitution des deux éléments.
Ainsi, les gaulois avaient toute la chaleur nécessaire au travail des métaux : 1100 à 1200° pour le bronze, environ 1450° pour la soudure du fer ou la réduction de minerai…
Par Régis Harter pour les Trimatrici©