Contrairement à de nombreuses idées reçues, les Gaulois sont soucieux de leur propreté et de leur apparence. Timagène d’Alexandrie rapporte qu’en Gaule, « Tous (les Gaulois) pourtant ont un égal soin de la propreté, de leur toilette, et dans ces contrées, surtout chez les Aquitains, on ne voit personne, même parmi les femmes, même dans une extrême pauvreté, traîner, comme ailleurs, de sordides haillons » (Histoire, 12).
Le corps n’est pas lavé à grande eau quotidiennement. Il n’existe pas en Gaule celtique de thermes, d’étuves ou de baignoires qui permettent une immersion totale. Jules César évoque que les Germains, hommes et femmes confondus, se baignent ensemble à la rivière mais il ne précise pas si les Gaulois pratiquent cette activité (Guerre des Gaules, VI, 21). Le corps est lavé de façon succincte et probablement à l’aide d’un baquet situé à l’intérieur ou à proximité de l’habitation. Cette pratique était encore courante dans le monde occidental avant l’arrivée de l’eau et de la salle de bain privative dans nos maisons. A l’inverse de leurs contemporains gréco-romains, les Gaulois ne s’enduisent pas d’huile ou de parfum mais utilisent le savon. Pline l’ancien indique que cette invention typiquement gauloise est surtout utilisée pour rendre les cheveux blonds : « il se prépare avec du suif et des cendres; le meilleur se fait avec des cendres de hêtre et du suif de chèvre; il est de deux sortes, mou et liquide. L’un et l’autre sont en usage (également) chez les Germains, et les hommes s’en servent plus que les femmes » (Histoire naturelle, XXVIII).
Registration number : 1924,0109.1. Crédit photo : British Museum.
50 av. – 50 apr. J/-C. https://www.britishmuseum.org/collection/object/H_1924-0109-1
L’utilisation du maquillage n’est pas attestée. Les boites à cosmétique ou les accessoires utilisés pour la fabrication de produits de beauté semblent inexistants mais quelques miroirs importés de Méditerranée puis de Grande-Bretagne accompagnent les défuntes les plus riches dans leur ultime voyage. Néanmoins, certaines femmes de l’aristocratie ont pu, à l’égal des romaines, se farder le visage, noircir leurs sourcils ou rougir leurs lèvres. Pour entretenir leur teint, Pline l’ancien explique que les Gauloises utilisent l’écume de la bière (Histoire naturelle, XXII).
Une nécessaire de toilette gaulois : pince à épiler, pointe bifide et rasoir en fer, 450-350 avant notre ère.
Fouille de la nécropole de Bucy-le-Long (Aisne), 1991-1994. Fouille : La Héronnière, Bucy-le-Long, Aisne, Hauts-de-France.
Auteur du document : © Hervé Paitier, Inrap
En plus des peignes, des pinces à épiler, des rasoirs ou des miroirs, d’autres objets en lien avec l’hygiène ont été mis au jour dans des sépultures ou des habitats. On retrouve ainsi des trousseaux qui comportent également un cure-oreille et/ou un coupe-ongle (scalptorium) ; ce dernier est également interprété comme tire-tique.
Par Pauline Gohier pour les Trimatrici ©