Forge

La métallurgie du fer se développe dès le VIII ème siècle avant J.C. en Europe Occidentale.

Durant la période de la Tène, les Gaulois étaient réputés dans tout le monde antique pour être d’excellents artisans du métal. Ils ont par exemple développé le travail de la tôle de fer, qui a plus tard inspiré les Romains, notamment pour le casque celtique continental.

Forge fer
Exemples d’objets en fer gaulois, tous reproduits à partir d’originaux découverts en fouille et datant de la Tène finale. Armes (épée d’Alésia, lance et talon de lance d’Alésia, umbo d’Alésia, couvre-manipule de la tombe 39 de Lamadeleine), outils (hache et marteau), ustensiles (couteaux) et bijoux (fibules, crochet de ceinture)… le fer est omniprésent chez les peuples Celtes.

Le processus de forge consiste à modeler le métal à chaud, et on ne parlera ici que des métaux ferreux, c’est a dire le fer et l’acier, qui est un alliage de fer et de carbone.
Tout d’abord, il convient de fabriquer la matière première. Le minerai de fer, se compose essentiellement d’oxyde de fer emprisonné dans différentes roches, qui sont récoltées dans des mines. Le minerai est grillé et broyé, puis placé dans un bas-fourneau avec du charbon de bois (le haut fourneau n’apparait en Europe qu’à la fin du Moyen Âge). L’action de la chaleur et du dioxyde de carbone agglomère le fer contenu dans le minerai. Il en résulte une loupe, masse hétérogène de fer, de scories, de charbon et de diverses impuretés.

Forge
La pièce est martelée à chaud sur un tas (enclume) en fer ou en pierre.

Cette loupe est épurée par martelage, en étirant et repliant la matière jusqu’à obtention d’un matériau plus homogène, puis elle est forgée en barreaux de différentes formes pour la commercialisation. Cette opération est longue et difficile, ce qui fait du fer un matériau très coûteux dans l’antiquité. On compte jusqu’à 50% de perte de fer entre la réduction du minerai au barreau homogène.

La teneur en carbone du barreau peut varier selon la réduction (on parle aujourd’hui d’acier doux ou d’acier dur selon la teneur en carbone). Le lingot, généralement de section carrée ou rectangulaire et s’affinant vers les extrémités (double pyramide), parfois sous forme de barre plus plate, est vendu aux forgerons. Ensuite, en chauffant le métal dans une forge attisée avec un soufflet, le forgeron porte le fer à la température nécessaire pour pouvoir le travailler, c’est à dire d’environ 700°C à plus de 1000°C, selon ses besoins. La chaleur rend le fer plus malléable. On peut ainsi le marteler pour lui donner la forme voulue. Le forgeron maintient sa pièce à l’aide d’une tenaille, et la forge avec un marteau. Les outils de forge sont en fer. On bat l’acier sur un tas (une enclume), qui peut être fait en fer ou en pierre.

Les gaulois pratiquaient déjà toutes les techniques de forge qui ont permis aux civilisations postérieures de travailler le fer, comme la trempe ou l’écrouissage, procédés qui durcissent l’acier, ou le corroyage c’est à dire l’assemblage de plusieurs barres de fer et d’acier dans un but précis. Les traitements thermiques n’étaient cependant pas forcément bien maîtrisés.

Foyer de forge et soufflets
Le foyer, tout simple, est relié aux soufflets par un bloc-tuyère en céramique copié d’un objet archéologique. Les outils sont également des reproductions de pinces ou de marteaux.

Le fer est un métal extrêmement important chez les gaulois et il était utilisé dans de nombreux domaines : outillage, bijouterie, serrurerie, armement, cerclage de roues… Il était également une marque de richesse : chez les aristocrates, le casque, l’armure, le fourreau d’épée, tous en fer, servaient aussi à montrer leur statut social et leur richesse.

Par Félix Lenz pour les Trimatrici©

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