Ambactes et clientèle guerrière

La société gauloise est très hiérarchisée. Le système féodal de la période médiévale en est un héritage assez direct. Chaque homme a sa place dans ce système, et se retrouve lié aux autres par des liens d’interdépendance plus ou moins marqués : c’est le réseau clientélaire. Un paysan par exemple, peut être plus ou moins dépendant d’un aristocrate en travaillant sur ses terres, tandis que l’aristocrate est responsable de la défense de ses terres et de la protection de ses hommes, mais il peut également faire appel à eux pour partir à la guerre, ce qui est particulièrement le cas durant la Guerre des Gaules.
Il y a donc un engagement plus ou moins poussé entre les élites et le reste des guerriers, allant d’un simple lien de vassalité jusqu’à une dévotion sans faille.
Ce sont donc de véritables armées privées qui forment une bonne partie de l’armée gauloise.

Ambactes et soldures

Les aristocrates peuvent s’entourer (ou non) d’un certain nombre de guerriers d’élite, en fonction de leurs moyens. Selon César, les rois pouvaient par exemple avoir plusieurs centaines de ces guerriers. Ils sont entraînés, nourris, logés et équipés aux frais de leur seigneur lige.
César mentionne le terme d’ « ambactes », qui sont des guerriers ayant juré de protéger leur seigneur jusqu’à la mort. Ce terme est également mentionné par d’autres auteurs antiques. César mentionne également le terme de « soldures », qui sont des guerriers allant jusqu’à se suicider dans le cas où leur seigneur mourrait. Il s’agit là d’un hapax (mot dont on ne trouve qu’une seule occurence), et il est difficile de savoir si ce terme est vraiment utilisé ou s’il s’agit effectivement d’une classe de guerriers à part entière. On préfèrera donc le terme d’ambactes, en gardant bien à l’esprit que leur dévotion peut être plus ou moins poussée.

Ambactes gaulois guerrier d'élite soldures
Évocation de deux ambactes, l’un équipé d’une cotte de maille et d’un casque en fer, l’autre d’une cuirasse de cuir et d’un casque en fer.

Les ambactes sont plus ou moins bien équipés en fonction des moyens de celui qu’ils servent. Ils peuvent donc être aussi bien pourvus que l’aristocrate lui-même : casque et cotte de fer, bouclier, lance, épée, javelot, arc… Ils sont eux-même bien souvent des cavaliers.

Pour aller plus loin, voici un article de Luc Baray et Alain Testart, sur le site de nos amis de la Teuta Arverni.

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