Vannerie

La vannerie est omniprésente chez les Gaulois. Néanmoins, étant composée de matériaux périssables, les objets sont rarement conservés. Les quelques éléments qui sont parvenus jusqu’à nous sont le plus souvent incomplets. On les retrouve généralement sous formes de fragments carbonisés ou sont découverts dans des milieux privés d’oxygène comme les fonds vaseux des rivières ou des lacs, ou bien dans les tourbières. La vannerie gauloise est réalisée à partir de tiges, de branches, de lattes de bois ou d’écorces.

Récolte de tiges de jonc et chapeau en nappe de paille (Cliché J. Gaget).

Plusieurs essences et techniques sont attestées :

Bottes d’osier avec et sans écorces (Cliché J. Gaget).

Le saule, ou osier gaulois, se caractérise par sa finesse. Les Gaulois travaillent principalement son écorce et utilisent une technique dite de « croisée en étoile » ; c’est le cas, par exemple, pour la corbeille découverte sur le site du Petit-Creusot (Chalon-sur-Saône). Il est également tout à fait possible – à l’image de la nasse aussi mise au jour au Petit-Creusot – de l’associer avec d’autres essences comme le cornouiller et la clématite.

Détail de la corbeille du Petit-Creusot (Photo de fouille. Cliché G. Monthel).

Les graminées et les ronces sont tressés en « spiralée ». Elles sont parfaites pour la réalisation de contenants domestiques ou pour le paillage de céramique utilisées dans le transport et le commerce.

Le jonc et la paille s’utilisent le plus souvent avec la technique dite en « nappe ». Cette technique est généralement employée pour la réalisation de nattes, qui pouvaient servir comme « papier d’emballage » ou comme tapis.

Le châtaignier et le noisetier servent à faire des vanneries plus lourdes et plus solides.

La pratique de la vannerie couvre également de nombreux domaines :

Elle peut être utilisée comme instruments de pêche ; le plus connus étant la nasse. Ce type d’objet – souvent en contact avec la vase – sont parmi les mieux attestés. Quelques exemplaires ont ainsi été exhumés à Melz-sur-Seine (Seine et Marne) ou sur le site du Petit-Creusot. Elles sont en général faites en saule non écorcé afin de mieux résister aux éléments.

La nasse du Petit-Creusot : à droite, goulet d’entrée (Photo de fouille. Cliché G. Monthel).

La vannerie est très souvent associée aux activités agricoles. Chez les paysans, la vannerie est principalement pratiquée en hiver. On y répare le matériel agricole dont on aura besoin pour l’été. Paniers et hottes sont confectionnés en osier, en châtaignier et en noisetier.

Corbeil avec croisée en étoile (Cliché J. Gaget). 
Hotte en châtaignier (Cliché J. Gaget).

Son usage est avant tout domestique. Au quotidien, la vannerie permet la fabrication de tenues (chapeaux, vêtements de pluie, sandales …), de corbeilles, de paniers, de coffrets, de filtres et passoires, de berceaux, de tabourets ou de fauteuils.

Bouclier avec plateau en écorce et umbo en vannerie spiralée. Ce bouclier porte de nombreuses traces de combat. Les archéologues estiment qu’il a servi durant 10 ans (Crédits : Mike Bamforth / ULAS).

Enfin, dans la sphère militaire, la vannerie n’est pas en reste ! Les soldats et les guerriers l’utilisent pour réaliser des claies (palissades fixes), des mantelets (palissades mobiles), pour le soutènement des sapes et la réalisation de boucliers pour l’infanterie légère.

Jean Gaget, pour les Trimatrici.